dimanche 7 novembre 2010

Faux-semblants.

"Mes rêves...Quels rêves?...Avais-je des rêves? Je ne sais pas. Mes rêves - ou peut-être mon absence de rêves - étaient plus grands que ma vie. Quelque chose d'informe s'agitait au-dessus de moi, et je m'abstenais d'y répondre. Parfois, sous une porte cochère, à un coin de rue, au détour d'un livre ou d'une conversation, le ciel s'ouvrait tout à coup. Dans le désordre, dans le tumulte, un monde me faisait signe. Je retenais mon souffle, je restais immobile un instant, le coeur en feu. Et puis, je repartais. Je m'en allais. Je me laissais emporter par les facilités de l'existence..."

(J. d'Ormesson)